Peut-on souffrir d’obésité et de dénutrition en même temps?

Cette question peut surprendre. La plupart des gens répondront non, tant l’obésité est associée à du trop et non à du manque. Pourtant la réponse est oui!

On va d’abord redéfinir ce que sont l’obésité et la dénutrition, et voir dans quels cas elles peuvent être associées.

Selon la HAS, « la dénutrition représente l’état d’un organisme en déséquilibre nutritionnel. Ce déséquilibre est caractérisé par un bilan énergétique et/ou protéique négatif. Elle peut être liée à :

  • un déficit d’apport isolé
  • une augmentation des dépenses et/ou des pertes énergétiques et/ou protéiques
  • l’association d’un déficit d’apport et d’une augmentation des dépenses et des pertes énergétiques et/ou protéiques.

Le déséquilibre inhérent à la dénutrition conduit à des effets délétères sur les tissus avec des changements mesurables des fonctions corporelles et/ou de la composition corporelle, associés à une aggravation du pronostic des maladies. « 

Vous pouvez retrouver les critères précis de diagnostic ici : critère HAS

Les conséquences de la dénutrition sont une augmentation des infections qui accentuent la dénutrition, qui augmentent la fonte musculaire qui fragilise la personne dénutrie. Une vraie spirale s’installe qui entraine des chutes chez le sujet âgée, allant jusqu’au décès.

L’obésité est définit par l’OMS comme « une accumulation anormale ou excessive de graisse qui nuit à la santé ». Il s’agit d’une maladie chronique qui est diagnostiquée par l’IMC (indice de masse corporelle). Lorsque l’IMC est égal ou supérieur à 30, on parle d’obésité. L’utilisation seul de l’IMC est de plus en plus contesté, mais c’est un autre sujet….

La dénutrition ne dépend pas du poids, mais d’un déséquilibre entre apport et dépense. Ce déséquilibre peut se retrouver dans de nombreuses situations comme :

  • une maladie chronique comme le diabète ou une BPCO (broncho-pneumopathie obstructive)
  • une maladie aiguë comme la Covid-19, surtout dans les formes graves avec réanimation.
  • un cancer
  • une chirurgie, même une chirurgie bariatrique (sleeve, by-pass….)
  • une malnutrition, souvent liée à la précarité

Dans ces situations le corps a besoin de plus de protéines pour se défendre ou cicatriser, mais quand on est malade l’appétit diminue et l’on mange moins, c’est comme ça que la dénutrition commence.

La dénutrition augmente le risque d’infections, qui augmente les besoins en protéines, et c’est le chien qui se mord la queue…

La définition retenue par les experts est : Coexistence de l’obésité et de la sarcopénie (caractérisée par une faible masse musculaire et une fonction musculaire diminuée).

La sarcopénie est souvent due à l’âge, car à partir de 50 ans on perd 1 à 2% de sa masse musculaire chaque année. Elle est favorisée par la sédentarité. S’il y a dénutrition, la sarcopénie sera augmentée. D’où l’importance de faire attention chez les séniors en situation d’obésité, une sarcopénie et une dénutrition pourrait s’installer sans qu’on s’en rende compte de suite.

Il est important d’être attentif à toute situation pouvant mener à une dénutrition. Si une dénutrition est diagnostiquée, on veillera à adapter l’alimentation.

On commencera par couvrir les besoins en énergie et en protéines par une alimentation suffisante. S’il le faut on enrichira l’alimentation, et si ça ne suffit pas on aura recours aux compléments nutritionnels oraux.

Si votre médecin vous diagnostique une dénutrition ou une sarcopénie, prenez rendez-vous avec un/une diététicien/ne pour être accompagné, ne gérez pas ce problème seul!

Source : http://www.has-sante.fr ; cerin.org

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